Section 2 - Leçon 1
La Mise en Transe

Comprendre ce qu'est l'induction, son mécanisme, et les bases pour la pratiquer correctement.

A quoi sert la Mise en Transe ?

Nous avons vu dans la première partie, ce qu'était l'état de conscience modifiée.
Nous allons dans cette partie, apprendre comment
induire cet état chez nos patients.

La réussite de votre induction (mise en transe) dépend de votre capacité à faire tomber les résistances conscientes du sujet.
Imaginons, que je vous demande expressément de lever votre main au ciel...
Exemple : Levez votre MAIN !
Vous avez le choix de le faire, ou non. Ce choix sera fait en conscience avec l'outil de la raison. Mais la raison (le mental) est bien souvent notre ennemi lorsqu'il s'agit de changer un comportement. Pourquoi ? Car le changement fait peur, et vous allez comprendre comment cela fonctionne en regardant le schéma ci-dessous.

Nous fonctionnons avec principalement 3 cerveaux, du plus "nouveau" au plus "ancien" :

• Le Néocortex :
Centre du raisonnement, de la logique, de la rationnalisation. Siège de la conscience.

• Le Limbique :
Centre des émotions, il s'émeut et décide en fonction de l'émotion. Il gère les notions de plaisir.

• Le Reptilien :
Centre de l'instinct. Il gère notre inscitnct de survie et de conservation. C'est le siège de nos peurs. Son mode de décision est plus de l'ordre du réflexe.

Les 3 cerveaux agissent donc à différents niveaux dans notre processus de décision.
Il faut comprendre que le plus ancien courcircuite toujours le plus récent. Voyons dans un cas concret comment cela pourrait s'organiser :

Vous hésitez à prendre un travail plus rémunérateur dans une autre région. Vous êtres capable de peser le pour et le contre, en analysant tous les élements à prendre en compte, et la logistique à mettre en place... (néocortex)
Et puis, peu de temps avant de partir, vous rencontrez l'amour de votre vie... Et là, rien ne va plus. Vous êtes capable de prendre une décision inconsidéréé, voir risquée qui fait voler en éclat tout votre raisonnement logiquie. (limbique)
Au bout de quelques semaines de cohabitation, vous vous rendez compte que la personne est violente, ou néfaste, et met votre vie ou mode de vie en grand danger. La peur vous envahit. Que faites-vous ? Vous vous battez, ou vous fuyez dans votre instinct de survie. (reptilien)

On voit donc que le plus ancien va le plus souvent prédominer sur les plus récents.
Ceci est schématique puisqu'il est évident que dans chaque processus de décision, les 3 cerveaux se concertent (sauf cas extrême en mode survie).
Le mental dans tout cela est très habile pour nous conforter dans une situation. Il va le plus souvent venir légitimer le comportement qu'on a adopté et construire un argumentaire logique.

Au vu de ces éléments, revenons un peu plus haut... Pourquoi le changement fait peur, et quels obstacles créent le mental ?
Simplement, si vous lisez bien, vous pouvez voir que le cerveau reptilien est le siège de nos instincts de survie et de conservation. Et ces 2 composantes sont intimement liées. En effet, la seule chose que l'on sait aujourd'hui est que nous sommes en vie. A l'instant T, c'est la seule certitude que l'on a. Mais si nous changeons quelque chose, cet état de fait est à remettre en question. Voilà pourquoi (en partie) nous conservons les situations inchangées parfois même lorsqu'elles sont très désagréables. Plus couramment, on dira que l'on déteste sortir de sa zone de confort.
Même si on est mal dans la situation actuelle, on s'y conforte, car on connait ! Et l'inconnu, lui, nous fait peur.

Le mental bien souvent, va venir en renfort, pour justifier cet immobilisme.

Une personne qui hésite entre 2 appartements, si son choix s'oriente d'abord vers celui de la rue des colombes, vous dira qu'il est moins cher que l'autre, et plus prês du travail, et que sa rue est vivante. Puis, si cet appartement lui passe finalement sous le nez, on la surprendra à dire que finalement l'autre est un peu plus cher mais qu'il y a plus d'espace, et la rue est plus calme pour travailler car en réfléchissant bien, elle n'y sera que le soir et aura besoin de silence pour corriger ses copies...

Le mental nous trouvera toutes les excuses pour nous rassurer dans le choix que l'on a fait. Il n'y a rien de plus dangereux que les contructions mentales pour renforcer des processus déjà bien ancrés inconsciemment.

Notre mission est donc de contourner les barrières du mental afin d'engager une communication plus directe avec l'inconscient.
Notre inconscient a automatisé des réactions internes (émotions), et externes (comportements) en réponse à certains stimuli, et ceci se joue, certes, à un niveau plus profond (subconscient) que la conscience mais bien plus flexible...

Nous devons donc mettre en transe notre sujet, afin de changer ses réactions internes et externes qui en découlent, là où elles ont logées (l'inconscient), sans que le mental perturbateur ne nous gène dans notre objectif.

Si j'en reviens à notre 1er exemple, où je vous demandais de LEVER VOTRE MAIN ! Il y a peu de chance que vous le fassiez si votre raisonnement vous conduit à penser que c'est inutile, que vous allez avoir l'air ridicule, que l'on a pas à vous donner d'ordre, ou tout simpelemnt, que vous ne voyez pas où je veux en venir en vous demandant cela. Cette dernière réflexion suffira amplement à inhiber le comportement.
Mais si je fais tomber vos résistances conscientes, en vous disant que je connais un moyen de soulager votre dos, que celui-ci est sans douleur, et qu'on peut s'exercer partout à le faire. Si je vous dis que vous pouvez, si vous le souhaitez, connaitre ce soulagement immédiatement, ou bien plus tard, quand vous estimerez que c'est pour vous le meilleur moment de faire cesser cette douleur. Car vous sentez cette douleur en ce moment même n'est-ce pas ? Vous souhaitez vous en débarraser une fois pour toute n'est-ce pas ?
Alors peut être pourriez-vous vous laisser aller à accorder un moment de bien être à votre corps. Vous pourriez simplement ressentir les mêmes sensations de bien être dans votre bras gauche qui va très bien, que dans votre dos qui vous fait souffrir pour le moment.
Cette légereté vous pouvez la ressentir dans votre bras gauche puis la diffuser à travers votre corps comme un courant d'air qui passerait de votre bras à votre dos en apportant légereté et détente. Ce bras gauche qui est si léger si on compare ne serait-ce qu'à votre dos qui lui est encore lourd. Vous pouvez d'ailleurs imaginer un petit balon rempli d'air accroché à votre poignet gauche, et ce bras si léger se soulèverait de lui même. Vous pourriez commencer dès maintenant à expérimenter cette légèreté qui amène votre main gauche à se soulever doucement, et à votre rythme, pour s'élever en même temps que ce balon d'air.
Si je vous présente la chose ainsi, résisterez vous autant à lever votre bras ??

Cela demande bien entendu le concours de votre sujet au départ, pour des résultats optimum, ce qui est le cas en consultation car votre patient paye pour que vous l'hypnotisiez.

Retenez donc que la mise en transe est faite pour faire tomber les barrières conscientes afin d'engager une communication avec l'inconscient dépourvue d'un mental perturbateur du processus de changement.

La mise en Transe débute Immédiatement !

Vous l'avez compris, la mise en transe ne peut se faire sans mettre votre sujet en confiance. S'il n'a pas confiance en vous, s'il ne se sent pas à l'aise, les résistances seront d'autant plus fortes et coriaces.
Pour cela, il vous faudra utiliser certains principes issues de la PNL, pour optimiser votre efficacité.

Votre induction débute donc dès l'arrivée de votr patient.

Il y a certaines techniques qui permettent en Programmation Neuro-Linguisitiques qui permettent de créer une communication efficace avec votre interlocuteur.
Ici, nous allons aborder la "synchronisation".

C'est le fait d'adopter des attitudes semblables à son interlocuteur, afin de faiciliter les échanges sociaux.

- Mimétisme comportemental
Dès son entrée dans votre cabinet, la personne que vous recevez a une certaine posture, peut-être s'assoira-t-elle d'une certaine manière, prendra telle position.
A vous de l' "imiter" sans que cela soit visible.

Ce couple ne fait sans doute exprès de prendre la même posture. Pour autant cela se fait naturellement, car ils sont synchronisés dans la même énergie.
Il serait maladroit d'être très avachi dans votre fauteuil, hyper décontracté, les jambes ouvertes et le sourire aux lèvres, devant une personne positionnée sur l'avant, les mains jointes, et jambes croisées et les larmes  aux yeux ! On percevrait immédiatement que vous ne vivez pas la même expérience. Le monde est le même pour tout le monde, et pour autant chacun a sa carte du monde. Si nous voulons nous entendre sur le chemin à prendre, si vous souhaitez être compris et comprendre votre patient vous devez parler de la même carte que lui. C'est vous qui avez les outils, c'est à vous de faire cette démarche.

Il est important également d'avoir le même débit de parole, de ne pas respirer très vite alors qu'il respire lentement, etc...

Si on se cale bien sur la respiration et qu’on récite son induction nous sommes sûrs que la personne sera en hypnose…Si elle ne l’est pas en lisant procédant aux mises en transe que je validerais dans vos devoirs, il faudra chercher le problème au niveau de la synchronisation et de votre voix. La synchronisation est indispensable surtout au début, après nous pouvons changer de rythme.

- Synchronisation verbale
Votre interlocuteur a son langage, des mots qu'il utilise plus souvent que d'autres par exemple. En PNL, on apprend que le langage et les mots que l'on utilise trahissent nos systèmes de pensées.

Il faudra essayer le plus possible de vous caler la dessus.

Le langage est un des reflets de notre manière d'appréhender le monde. Nous communiquons avec le monde extérieur via nos 5 sens.
VAKOG = Visuel, Auditif, Kinésthésique, Olfactif, Gustatif.

Certaines personnes ont pour canal sensoriel prédominant le Visuel, pendant que d'autres privilégie inconsciemment l'Auditif.
Dans votre cas, pour retenir une leçon, préférez vous la lire, ou l'entendre ?
Cette réponse déterminerait sans doute votre canal prédominant.
Et bien dans le langage, ceci transparait complètement. Ainsi, un individu préfera une formulation, plutôt qu'une autre pour exprimer la même chose. Exemple :

"Tu as compris ce que j'ai dis ?"
Réponse d'un Visuel : "Oui je vois très bien !" ou "Oui, oui, c'est très clair !"
Réponse d'un Auditif : "Oui, ça me parle"! ou "Ca sonne juste en tout cas !"

Vous remarquez que des mots comme "voir", "image", "clair"... se rapportent à une personne sîtes Visuel...
Tandis que "parle", "sonne", "résonne"... se rapporteront à un personne Auditive.

A vous d'utiliser les mêmes MOTS que votre sujet utilise afin qu'il se sente compris et que cela favorise le relâchement de ses protections.

Imaginez que vous arriviez dans un endroits en costume, là où tout le monde est habillé en Motard ! Il risque d'y avoir un mal aise, ne répondant pas au code, on ne peut pas dire que vous fassiez vraiment parti de la famille.
A contrario, si vous entrez dans le même endoit, habillé comme tout le monde, les personnes trouveront plus aisé d'aborder des sujets qu'ils ont habituellement en commun.

IMPORTANT !!!
La mise en transe ne sert pas à "soigner" le patient, elle sert à le placer dans un état favorable à le faire par la suite.
Nous devons évoquer le moins possible son trouble.
Dîtes vous que la transe doit lui permettre un relâchement. Imaginez qu'une personne vienne pour un viol, pensez-vous que de lui en parler à ce niveau, l'aiderait à se détendre ?

Exercice 1

1. Dans les phrases suivantes, quel est le canal utilisé par le sujet ?

1/ Ca pue la tricherie cette affaire.
2/ J'ai des idées noires.
3/ Ca sonne faux.
4/ Il a dégouté ses parents.
5/ Je brule d'impatience.
 
 
 

 

Exercice 2

Dès à présent, tentez de déterminer chez chaque personne avec qui vous parlez, son canal sensoriel prédominant. Ce n'est pas une seule phrase qui permettra de déterminer ceci, mais vous pouvez vous faire une idée en quelques minutes.
Puis, avec les personnes qui vous accorderont plus de temps, essayez de vous synchroniser verbalement et au niveau du comportement.
Vous pourrez vérifier assez simplement votre synchronisation est opérante en faisant un petit test simple :
Imaginons que vous ayez tous 2 les jambes croisées, tentez par exemple de les décroiser et observez si votre interlocuteur fait de même.

La "désynchronisation" ne doit pas être trop flagrante, un petit geste suffit à voir si votre partenaire vous suit.